Décidément,
les secrets de famille sont une source d'inspiration pour Hélène Gestern et
c'est tant mieux pour le lecteur car elle manie ce matériau avec talent. Dans La part du feu, on retrouve donc le thème du secret déjà si bien mis en scène dans Eux sur la photo mais aussi un procédé
narratif assez semblable. L'auteur intercale des documents (lettres, coupures
de presse, articles documentaires) présentés comme des documents sources nécessaires
à l'investigation que mène Laurence Emmanuel sur un groupuscule révolutionnaire
d'extrême-gauche des années 70 et par là même, l'espère-t-elle, sur ses origines. Les
changements de points de vue, puisqu'il s'agit d'un roman choral, apportent un
rythme que j'ai apprécié. L'écriture est fluide, équilibrée, relevée par moment
par un vocabulaire recherché et pertinent qui apporte une densité
supplémentaire.
Mais revenons à l'intrigue, l'enquête car c'est bien cela qui sous-tend ce roman et qui lui donne encore plus de ressort. Laurence Emmanuel a découvert que la jeunesse de sa mère n'a peut-être pas été celle qu'elle avait imaginée. La déstabilisation est de taille. Comment en effet concevoir cette intellectuelle rangée, dans la fougue de ses 20 ans, rebelle à sa famille, militante pétrie d'idéalisme, amoureuse d'un autre que celui qu'elle a par la suite épousé ? De manière générale, ce roman interroge une zone d'inconfort presque un interdit, imaginer ses parents dans leurs aspirations les plus personnelles, les plus intimes, à l'aube de leur jeunesse quand ils n'étaient alors préoccupés que d'eux-mêmes, quand bien même on souhaiterait que le rôle de parents leur ait toujours collé à la peau comme une garantie de respectabilité.
Mais revenons à l'intrigue, l'enquête car c'est bien cela qui sous-tend ce roman et qui lui donne encore plus de ressort. Laurence Emmanuel a découvert que la jeunesse de sa mère n'a peut-être pas été celle qu'elle avait imaginée. La déstabilisation est de taille. Comment en effet concevoir cette intellectuelle rangée, dans la fougue de ses 20 ans, rebelle à sa famille, militante pétrie d'idéalisme, amoureuse d'un autre que celui qu'elle a par la suite épousé ? De manière générale, ce roman interroge une zone d'inconfort presque un interdit, imaginer ses parents dans leurs aspirations les plus personnelles, les plus intimes, à l'aube de leur jeunesse quand ils n'étaient alors préoccupés que d'eux-mêmes, quand bien même on souhaiterait que le rôle de parents leur ait toujours collé à la peau comme une garantie de respectabilité.
Autour de la figure ambiguë
de Guillermo Zorgen, l'auteur revient sur les aspirations d'une génération née
dans l'après-guerre, ayant parfois vécu dans l'ombre des actions héroïques de
la génération précédente et en quête de valeurs propres, quitte parfois à
bousculer fortement l'ordre établi. Les différents points de vue mettent l'accent soit sur la part sombre et inacceptable du personnage soit sur ses aspects charismatiques et idéalistes mais c'est au lecteur que revient l'assemblage des facettes : pyromane irresponsable, dangereux manipulateur ou poète, révolutionnaire rêvant d'un monde meilleur ? A chacun de retenir l'éclairage qui lui convient.
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