Pas vraiment le genre « livre pour l’été »
(je n’aime pas cette expression et ce postulat commercial), c’est ce qui m’a
fait le choisir, petit livre isolé, perdu parmi d’autres aux titres commerciaux
et aux couvertures colorées. Je voulais de la pensée au cordeau et je n’ai pas
été déçue par ce texte concis et efficace dont on mesure la portée universelle
à chaque page. Mais pourquoi ne l'ai-je pas découvert avant ?
1940 : l’irrépressible Wehrmacht se rend maître
en quelques heures d’un royaume minuscule (non identifié mais l’éclairante
postface nous apprend qu’il s’agit d’un « mixte du Danemark et des Pays-Bas »).
Gouvernement, population sont obligés de se soumettre et on attend la même
docilité du vieux roi, Cédric X, chef d’une monarchie désuète mais familière.
Urologue de métier (oui, il travaille), le monarque est une figure rassurante,
gage de stabilité et de bons sens dans cette période troublée. Pourtant, à
l’image de sa jeune cavalerie qui s’est sacrifiée par héroïsme qu’elle savait
voué à l’échec, le vieux roi s’apprête à faire un geste insensé, (d’aucuns
diront absurde). Absurde ou symbolique ?
Écrit en 1976 par un dissident soviétique et lu sous
le manteau, ce récit peut être compris à l’aune d’une autre oppression ou de
toute forme de totalitarisme.
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