lundi 27 juillet 2015

Gueule de bois d'Olivier Maulin


Pour cette critique, je déroge quelque peu à la règle que je me suis fixée en créant ce blog (les lecteurs assidus auront deviné, je ne publie de billets que sur les livres que j'ai appréciés, oui, je sais, on note déjà une exception avec La vérité sur l'affaire Harry Quebert) mais 1) ce blog risque de passer pour l'espace numérique des bisounours 2) de toute façon, j'ai acheté ce livre en dérogeant à l'une de mes règles, à savoir être inspirée par le titre, 3) j'ai envie de concaténer en poussant un coup de g..... sur G..... de bois qui m'a trop énervée à la page 11.

Si l'auteur a voulu donner un sens à ce livre, je ne l'ai pas trouvé, la couche de vulgarité et d'inepties m'a sans
doute empêchée de le percevoir. Il faut dire aussi que la mention "connasses sans cervelle" pour qualifier des lectrices de magazine, donc des femmes, ne m'a pas spécialement mise dans de bonnes dispositions.  Oui, je sais bien, c'est un livre, une posture qui se veut littéraire mais je le dis tout net, pour moi, ça ne passe pas, surtout pas en titre et enrobé, par exemple, du mot "parfaite". Si c'est une mode, je la trouve franchement de mauvais goût. Il est clair que le titre du livre n'annonçait pas la grande classe non plus, me direz-vous. Certes. Mais là, c'est assez collector sur les 118 premières pages ou alors, c'est un match entre vulgarité et mauvais goût et je ne l'ai pas compris. En aucun cas, je n'ai trouvé cette bande de pochtrons un tant soit peu attachante. Même le mot pathétique, je ne peux pas l'employer. Je les ai trouvés tout simplement minables. Quant aux femmes, elles sont soit potiches (variante de c........ sans cervelle ? ) soit karatéka.
Soulagement d'arriver à la page 118 (la partie 2) où enfin le personnage principal a dessaoulé. Comme une juste récompense d'avoir tenu jusque là, l'auteur nous gratifie d'un joli passage, limite poétique : Pépé Alphonse et son jardin, 4 belles pages, on n'ose y croire après toute cette vulgarité. Ensuite, on a droit par le menu à l'analyse des enjeux de la filière bois, version développement durable (je précise que le personnage principal, Pierre est journaliste, spécialisé dans les préoccupations environnementales, mais sans y croire du tout, oui, il est parfaitement cynique). Au moins, ce passage a le mérite d'être instructif mais c'est bien un roman que j'ai choisi et non un documentaire.  Sans transition, on passe à un argumentaire, défendu férocement par une sorte de Rambo déjanté, sur la nécessité de la réintroduction du loup dans les grandes forêts françaises. Précisons que celui qui avance ces arguments, "le lieutenant" a autant de considération pour les moutons que Pierre pour ses lectrices. Après ces différents épisodes, je me suis demandée dans quelle direction allait partir le livre parce que je dois bien l'avouer, je cherchais bêtement un lien dans tout ça. J'avais reconstitué mon capital indulgence après la rencontre tout en sensibilité avec le personnage d'Himelin, celui que tout le monde prend pour un simplet mais dont la connaissance de la forêt est stupéfiante. Il est de plus en parfaite symbiose avec elle, c'est un sourcier des plus doués. Hé bien non, pour me gâcher cette impression fugace que je n'avais pas complètement perdu mon temps à lire ce livre, il a fallu que l'auteur fasse revenir sa bande de minables du début, tous planqués dans une maison de retraite et prêts à faire la révolution. Franchement, le retour de l'infirmière karatéka (avec des gros nénés, bien sûr), c'est comme cette mode d'insulter, presque l'air de rien, en passant, les femmes, j'aimerais bien qu'on s'en passe.

3 commentaires:

  1. Il me semble, en fouillant au fin fond de ma mémoire, que j'avais pris ce livre en bibliothèque. Si c'est bien celui-ci, j'en ai arrêté la lecture à la page 3, je pense, n'ayant pas réussi à aller au-delà. J'admire ta persévérance !

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    1. En même temps, j'en ai intercalé un autre pour supporter celui-ci...
      Je ne sais pas si j'ai raison mais en général, je me force à lire en entier tous les livres que j'ai entamés. Parfois, c'est vraiment la galère (du coup, je m'aperçois que je lis assez peu de pavés) mais quelquefois, j'ai eu de bonnes surprises en me forçant un peu.

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    2. Oh là là, moi s'il n'y a rien qui m'accroche - au niveau du style, du thème traité ou de l'histoire - je n'insiste pas ! Il est cependant très rare que j'arrête aussi vite, je te rassure... Là, ie gars m'a tout de suite énervée.
      Mais je dirais que c'est justement ce dilettantisme, si on peut dire, me permet de faire des découvertes : je me dis que je pourrai toujours laisser tomber... Il y a deux écoles ;-)

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