Dans ma librairie,
il y a un présentoir assez discret, un peu éclipsé par la table des beaux
livres. On pourrait presque passer devant sans le voir. Sur ce présentoir, on
trouve des livres tout aussi discrets, beaux
pour autant. Ils n'ont pas de couvertures brillantes et de titres à rallonge
qui m'agacent tant. Ils se déclinent dans des teintes douces ou en noir et blanc,
parfois une photographie style sépia orne leurs couvertures mates à grains
épais. Ils ne sont pas clinquants et n'appartiennent pas à des maisons d'édition
connues.
J'aime bien m'attarder devant ce présentoir.
J'aime bien m'attarder devant ce présentoir.
Le livre que j'avais
repéré offrait une combinaison charmante : un titre magnifique (en soi, un
poème), un éditeur au nom insolite, une photo à la fois pittoresque et nostalgique
où une voiture chargée d'une improbable pile de matelas roule coffre ouvert en
direction d'une métropole. M'emparant de
l'objet, j'ai demandé à mon libraire de
manière particulièrement pertinente : "c'est bien, ça ?"
Son œil a pétillé,
c'était bon signe. Il m'a parlé de la qualité du travail de cette maison d'édition;
il m'a parlé de l'auteur qui a à la fois une écriture simple mais contemporaine,
une écriture qui imprègne en profondeur.
J'ai bien aimé
l'idée de repartir avec un livre de poèmes alors que je ne l'avais pas prévu au
départ. Je l'ai lu aussitôt. Dès le premier poème, j'ai senti l'émotion monter
en moi. Je ne sais pas comment en parler, je mesure toute la maladresse qu'il
me faut éviter.
On sent des fêlures, des
béquilles incertaines, une façon d'avancer sans grande vaillance mais d'avancer
quand même, une façon de se chercher dans les voyages, de se trouver peut-être
dans l'amour d'une femme. On devine la volonté ténue d'accepter enfin la sortie
de l'enfance, une nostalgie douce avec laquelle il faut se construire ou grâce
à laquelle on se construit car elle enveloppe de bienveillance comme autrefois
le regard du père.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de poésie. Discret présentoir , tu ne m'as pas déçue, je passerai te revoir.
C'est tout le charme et la nécessité des librairies : on y va sans trop savoir ce que l'on va y chercher et on en ressort avec des trésors !
RépondreSupprimerTout à fait ! Résultat, on a des piles à lire énormes...mais ça, ce n'est pas un problème, au contraire !
SupprimerJ'avoue que j'ai des libraires formidables qui connaissent plein d'auteurs et qui en plus, en font venir !
Idem pour les bibliothèques : la plupart de mes coups de coeur viennent des présentoirs des uns et des autres.
RépondreSupprimerLe titre est tout bonnement magnifique...
oh oui, ce titre a accroché mon regard...
SupprimerJe ne sais pas qui l'a choisi l'éditeur ou l'auteur. En tout cas, la présentation est soignée, la 4ème de couverture par exemple, est très bien rédigée.
MERCI petite Balabolka....Cela me fait TRES plaisir !
RépondreSupprimerMerci à vous d'être passé sur mon blog, c'est la première fois qu'un auteur le fait et j'en suis honorée (expression peut-être un peu désuète mais que j'aime bien employer).
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