La laitue peut-elle résoudre les problèmes d'insomnie ? Otto vous dirait que non. Les litres de tisane à la laitue qu'il a avalés pour ne pas contrarier son épouse Ada n'ont rien changé à ses longues heures de veille, aigrissant sensiblement un caractère déjà peu amène, sauf avec Ada, avec qui il a formé pendant 50 ans un couple des plus heureux, fusionnel sans être dépendant, équilibré dans ses différences. Mais voilà, Ada n'a jamais reçu les résultats médicaux l’avertissant de son grave problème d'arythmie cardiaque_d'ailleurs, personne n'a reçu son courrier à cette époque_et elle n'est plus aux côtés d'Otto, assez désorienté depuis. C'est Ada qui allait au-devant des autres et qui les régalait de sa spécialité, le chou-fleur à la milanaise, c'est Ada, avec qui l'on discutait et qui connaissait donc tout de la vie du quartier.
Désormais seul, Otto voudrait passer son temps, confortablement installé dans son fauteuil à se souvenir de ses moments de complicité avec Ada mais, qu'il le veuille ou non, ses voisins s'invitent dans sa vie. D'abord parce-que les cloisons sont minces et que l'on s'entend vivre les uns les autres dans cette petite ville (ou quartier, on ne sait pas trop) dont la disposition des rues, réparties sur une colline, favorise la propagation des sons, Ensuite, parce que ses habitants ont l'habitude de s'entraider, de se chamailler parfois, mais, au moins, de se parler. Que l'on ne se trompe donc pas, ce curieux roman qui déroule toute son histoire_ à vrai dire, il s'agit surtout d'une galerie de portraits_ dans un espace clos, n'est pas un roman sur la médisance, la circulation des commérages et la pression du groupe. Cette colline n'est en rien un microcosme étouffant et chacun vit sa vie à sa manière, plutôt cocasse pour certains, à moins que ce ne soit une manière habile de déjouer la solitude. Autant prévenir le lecteur, il faut quand même accepter d'être embarqué dans un univers assez déjanté pour apprécier la lecture de ce livre. D'ailleurs, la plupart des protagonistes regardent régulièrement leurs mains pour vérifier s'ils se trouvent ou non dans le domaine onirique.
Vous aurez droit à de nombreuses descriptions des effets secondaires des médicaments par Nico, le préparateur en pharmacie (qui se déplace volontiers à domicile) quand vous n'aurez pas le compte-rendu de ses progrès à la piscine (sachant à peine nager, il ambitionne la traversée d'un détroit). Ensuite, vous découvrirez l'anarchique tournée du facteur Anibal, agrémentée d'un répertoire de chansons, dont les erreurs de distribution génèrent, de facto, du lien social. Vous aiderez peut-être Teresa, la dactylo à domicile, à attraper ses trois intrépides chiens qui visitent tous les jardins du voisinage. Vous rendrez visite à Mayu qui a bien besoin de soutien et de souffler un peu depuis qu'elle prend en charge son vieux père atteint d'Alzheimer, Monsieur Taniguchi (une histoire incroyable, lui aussi, il fait partie de ces soldats japonais n'ayant jamais accepté la reddition nippone en 1945 et ayant combattu encore 30 ans dans des jungles inextricables). Il vous restera encore à rencontrer Iolanda, qui croit à peu près en tout et écouter Mariana, l'anthropologue, vous raconter ses histoires d'Inuits, peut-être parce qu'elle n'a personne d'autre avec qui les partager vraiment.
Au cas où on se lasserait de cette galerie de portraits pourtant fort animée, l'auteure a prévu une intrigue d'ordre policier mais elle n'influence pas véritablement la tonalité générale du livre qui se propose, dans l'ensemble, d'aborder des thèmes difficiles d'une manière qui peut sembler légère mais qui pointe du doigt, sans leçon, des solitudes plus ou moins discrètes rendant indispensables la mise en oeuvre de solidarités humaines, fussent-elles un peu envahissantes parfois.
Désormais seul, Otto voudrait passer son temps, confortablement installé dans son fauteuil à se souvenir de ses moments de complicité avec Ada mais, qu'il le veuille ou non, ses voisins s'invitent dans sa vie. D'abord parce-que les cloisons sont minces et que l'on s'entend vivre les uns les autres dans cette petite ville (ou quartier, on ne sait pas trop) dont la disposition des rues, réparties sur une colline, favorise la propagation des sons, Ensuite, parce que ses habitants ont l'habitude de s'entraider, de se chamailler parfois, mais, au moins, de se parler. Que l'on ne se trompe donc pas, ce curieux roman qui déroule toute son histoire_ à vrai dire, il s'agit surtout d'une galerie de portraits_ dans un espace clos, n'est pas un roman sur la médisance, la circulation des commérages et la pression du groupe. Cette colline n'est en rien un microcosme étouffant et chacun vit sa vie à sa manière, plutôt cocasse pour certains, à moins que ce ne soit une manière habile de déjouer la solitude. Autant prévenir le lecteur, il faut quand même accepter d'être embarqué dans un univers assez déjanté pour apprécier la lecture de ce livre. D'ailleurs, la plupart des protagonistes regardent régulièrement leurs mains pour vérifier s'ils se trouvent ou non dans le domaine onirique.
Vous aurez droit à de nombreuses descriptions des effets secondaires des médicaments par Nico, le préparateur en pharmacie (qui se déplace volontiers à domicile) quand vous n'aurez pas le compte-rendu de ses progrès à la piscine (sachant à peine nager, il ambitionne la traversée d'un détroit). Ensuite, vous découvrirez l'anarchique tournée du facteur Anibal, agrémentée d'un répertoire de chansons, dont les erreurs de distribution génèrent, de facto, du lien social. Vous aiderez peut-être Teresa, la dactylo à domicile, à attraper ses trois intrépides chiens qui visitent tous les jardins du voisinage. Vous rendrez visite à Mayu qui a bien besoin de soutien et de souffler un peu depuis qu'elle prend en charge son vieux père atteint d'Alzheimer, Monsieur Taniguchi (une histoire incroyable, lui aussi, il fait partie de ces soldats japonais n'ayant jamais accepté la reddition nippone en 1945 et ayant combattu encore 30 ans dans des jungles inextricables). Il vous restera encore à rencontrer Iolanda, qui croit à peu près en tout et écouter Mariana, l'anthropologue, vous raconter ses histoires d'Inuits, peut-être parce qu'elle n'a personne d'autre avec qui les partager vraiment.
Au cas où on se lasserait de cette galerie de portraits pourtant fort animée, l'auteure a prévu une intrigue d'ordre policier mais elle n'influence pas véritablement la tonalité générale du livre qui se propose, dans l'ensemble, d'aborder des thèmes difficiles d'une manière qui peut sembler légère mais qui pointe du doigt, sans leçon, des solitudes plus ou moins discrètes rendant indispensables la mise en oeuvre de solidarités humaines, fussent-elles un peu envahissantes parfois.
Ce livre paraît assez particulier... Déjà son titre est déroutant...
RépondreSupprimerGlobalement, j'aime bien la maison Zulma donc j'ai eu envie de tenter pour comprendre le titre et aussi parce que je ne lis pas souvent de la littérature brésilienne. J'ai trouvé les personnages attachants même si pour certains, je trouve que l'auteur aurait pu faire un peu plus léger mais bon...
SupprimerCe roman, lu il y a quelques mois, est tout à fait rafraichissant. Et ton billet lui rend bien justice!
RépondreSupprimerMerci de ton passage sur mon blog Marie-Claude et merci pour ton commentaire !
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