mercredi 16 août 2017

La nuit des temps de René Barjavel

Merci beaucoup à O. qui a relevé le défi
 de me faire aimer la science-fiction...
Mais pourquoi ai-je mis si longtemps avant de lire ce livre magnifique ? Qu'est-ce qui fait qu'on passe parfois à côté de certains chefs d'oeuvre ? Bien sûr, on ne peut pas tout lire mais avec cet ouvrage, paru il y a presque 50 ans, là n'est pas l'explication en ce qui me concerne. Je le découvre seulement maintenant, en raison d'un a priori négatif (et jusque là tenace) vis-à-vis de la science-fiction et je me mettrai bien une claque pour avoir ainsi borné le champ possible de mes découvertes. Certes, ce n'est pas parce que j'ai adoré ce livre que j'aime toute la science-fiction mais je gage qu'elle renferme bien d'autres pépites.
J'aurais pu donc ne jamais lire ce livre merveilleux et je n'aurais pas découvert son inventivité, son imaginaire pas plus que son chant d'amour. J'ai été épatée par l'ingéniosité développée par l'auteur pour rendre cette expédition polaire crédible. Cela peut paraître inadapté d'employer le terme "crédible" mais je trouve que toutes les contraintes et leurs résolutions sont abordées avec intelligence, par exemple, la question de la traduction des langues, entre les scientifiques d'abord puis surtout pour comprendre le langage d'Elea. Et que dire de la description de la civilisation disparue ? J'ai lu que ce livre était à l'origine un scénario de film (qui n'a pas trouvé preneur !) et il me semble que cela se ressent à la lecture, à moins que ce côté visuel ne soit propre au genre de la science-fiction. La description de Gondawa donne la part belle à l'imaginaire bien entendu mais l'auteur n'oublie pas de glisser des messages. En effet, ce monde merveilleux qui a l'air parfait au départ puisqu'on peut créer tout à partir de rien, se fissure progressivement, laissant apparaître des gens que l'on désigne, des révoltes que l'on brime, des exclus qui se cachent...
Mais ce que je retiendrai surtout, c'est l'émotion que m'ont procurée les premières pages, ce chant d'amour pour une beauté endormie de 900000 ans, des mots qui m'ont presque intimidée tant je les ai trouvé beaux et je me réjouis de faire désormais partie de la communauté de ceux qui peuvent convoquer dans leur univers mental la magnifique histoire d'Elea et Païkan. 

4 commentaires:

  1. Je l'ai relu il y a trois ans mais je n'aurais pas dû, ce fut une grosse déception ( pour moi qui ai donné le prénom de l'héroïne à ma fille, je ne suis pas sûre de m'en remettre ;-) ).

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    1. Ah, tiens... Moi, j'ai vraiment trouvé que ce livre était sublime, surtout la partie chant d'amour, alors que d'habitude, j'ai vite fait de trouver ça niais !
      Bon, il n'en reste pas moins qu'Eléa est un très beau prénom !
      En tout cas, merci de ton passage sur mon modeste blog que j'alimente surtout au moment des vacances scolaires. Je suis également en train de découvrir le tien...

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  2. Ah là là, un grand souvenir de lecture personnelle et d'enseignement, en général les filles surtout adoraient ce roman...
    Brigitte

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    1. Si j'avais enseigné le Français au lieu de l'Histoire-géo, j'aurais adoré moi aussi le faire découvrir à mes élèves !

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