lundi 26 décembre 2016

La petite lumière de Antonio Moresco


Un livre-épure qui tient à la fois du conte poétique et philosophique. Comme à chaque fois que je lis ce genre de livres (et je m’aperçois que c’est souvent du côté de la littérature italienne), j’ai le sentiment de chausser des gros sabots pour en parler. Pourquoi ? Parce que l’histoire est simple, facile à résumer mais la symbolique, immense. D’emblée, je sais que je n’ai pas tout perçu, pas tout compris. Est-ce important ? Pas tant que ça, en fait.
Le narrateur dont on ne saura rien est venu habiter un hameau abandonné, à l’écart de tout, quelque part dans une zone sismique, certainement en Italie. Partout la végétation reprend ses droits, sur les façades des maisons, dans les potagers délaissés. La nature est très présente dans ce livre et l’auteur en donne une analyse fine, à mi-chemin entre la description et l’admiration parfois mêlée de crainte à moins que ce ne soit de respect pour cette vitalité renouvelée.
La petite lumière, face à sa maison, sur le versant de montagne recouvert de forêts, intrigue le narrateur. Est-ce une présence extra-terrestre comme le suggère un fermier qui s'applique à répertorier leurs manifestations ? Est-ce une présence humaine ? Le narrateur qui ne semble avoir aucune occupation particulière s'approche et découvre une petite maison cachée dans les bois. C'est là que vit un enfant, habillé un peu à la mode d'autrefois. Le roman comporte très peu d'indications temporelles mais on comprend tout de même qu'il n'est plus d'usage de s'habiller en culottes courtes. Le narrateur s'inquiète de le savoir seul, isolé de tout mais l'enfant lui prouve, par ses petits gestes appliqués qu'il est autonome et responsable. Mais qui est cet enfant mystérieux ?
L'auteur, par plusieurs scènes singulières, un peu comme de petites touches nous immerge doucement dans un univers mi-philosophique ou mi-onirique (ah, que je sens mes gros sabots...) servi par une écriture dont l'épure époustoufle. Un roman qui imprègne, qui perturbe et laisse parfois pantois, un roman que chacun lira et recevra à sa façon, peut-être comme un matériau modulable. 

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