vendredi 6 mai 2016

Meurtre chez Tante Léonie de Estelle Monbrun

On l'aura compris au titre et à la couverture, nous sommes du côté de chez Proust. D'ailleurs l'auteure qui écrit sous un nom de plume en est spécialiste. Ouvrons tout de suite une parenthèse, longue, je m'excuse d'avance, mais nécessaire, histoire de me décomplexer une bonne fois. Je n'ai rien lu de Proust. Voilà, c'est dit. Pourtant, je lis beaucoup ou du moins, disons que je suis dans la moyenne haute. Pourquoi alors ? Est-ce parce que je n'ai pas envie de me coltiner ces fameuses phrases longues ? Pas du tout. Est-ce que c'est parce que cela pourrait paraître désuet ? Au contraire. Bon, alors, quoi ? La vérité, c'est que j'ai la pétoche. Hé oui, j'ai peur de ne pas aimer mais quand je dis pas aimer, j'entends, "complètement", "inconditionnellement". Voilà, je veux le ranger au même titre que mon cher Balzac car je sens qu'il en a l'envergure et ils ne sont pas nombreux pour moi à ce niveau là. Du coup, je ne tente pas. C'est très bête ? Je vous l'accorde.
Je précise donc qu'il m'a certainement manqué des références proustiennes pour saisir toutes les allusions.
L'enquête se déroule en Eure-et-Loir à Illiers-Combray, commune dont l'extension du nom n'est pas due à la géographie mais à la littérature ce que je trouve charmant. Adeline Bertrand-Verdon a été retrouvée assassinée dans le bureau de la maison de Tante Léonie, la fameuse maison qui appartenait à la tante de Marcel Proust (qui s'appelait en fait Elisabeth) et dans laquelle il séjournait souvent enfant, lieu évidemment particulièrement prisé par les aficionados de l'écrivain.
Mandaté par sa soeur pour assister au colloque organisé par Madame Bertrand-Verdon, présidente de la Proust Assoiciation, le commissaire Jean-pierre Foucheroux se retrouve tout naturellement chargé de l'enquête. Entre une assistante un peu falote mais dissimulatrice, des universitaires méprisants et arrivistes (j'ai un peu pensé à Un tout petit monde de David Lodge), un vicomte suranné, le commissaire doit comprendre les ressorts personnels de chacun avec en filigrane l'espèce de frénésie incontrôlable qui entoure l'oeuvre de Proust (l'auteure s'en amuse d'ailleurs en faisant resurgir des cahiers que l'on croyait perdus).
Les amateurs du genre policier resteront peut-être un peu sur leur faim car l'intrigue n'est pas extrêmement complexe mais elle est cependant crédible et le livre est très bien écrit.Un bon moment de lecture, comme on dit, et qui aura eu le mérite de me faire approcher, certes par la périphérie, l’œuvre proustienne.

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