Aux éditions LA DRAGONNE |
Ma librairie joue parfaitement son rôle de librairie
indépendante lorsqu’elle met en avant de petits éditeurs en leur
réservant une part non négligeable de ses rayonnages. Convaincue
qu’en tant que lectrice, je dois moi-aussi contribuer, même
modestement, à la défense des PME (comprendre « petites
maisons d'édition », celle-ci a quand même édité Philippe Claudel à ses débuts), j’aime bien musarder dans cet espace à
la recherche d’un ouvrage pour lequel je revendique l’exclusivité
du choix sans influence quelconque.
Attachée au
livre en tant qu’objet, mon attention peut être retenue par un
titre éloquent ou mystérieux et par une couverture soignée de
préférence abstraite car je n'aime pas que l'on m'impose une image
trop explicite, c'est l'une des raisons qui me font préférer la lecture au
cinéma.
C'est ainsi
que Le déclin des clins d'œil m'en a fait un (oui, je sais, c'est
facile) et que je l'ai mis en concurrence (déloyale) avec un Echenoz
que j'ai embarqué également (car sortir de la librairie avec un
seul livre relèverait de la frustration).
Ce court
roman raconte les péripéties de deux gosses d'une dizaine d'années,
bien décidés à délivrer leur copine obèse envoyée par ses
parents dans un centre d'amaigrissement. Précisons qu' ils ne
s'embarrassent pas de formules et l'appellent « Cathy-la-Grosse » sans que ce soit discriminant puisque l'un des deux en est amoureux et ne considère en aucun cas ses rondeurs comme un problème.
L'histoire est racontée par Yann, un prénom parfait quand on est
admirateur de Star Wars et de Yan Solo. Il est embarqué dans l'aventure par
solidarité avec son copain Ulysse, pseudo pour qui aime les héros
d'un autre temps.
Le principal
intérêt de ce roman est d'essayer de retrouver les ressorts de l'enfance, ce mélange d'inconscience, de naïveté et
d'effronterie qui ouvre la porte de l'imaginaire et embarque de
grands sentiments parce qu'il n'est pas question de voir petit, pas
question de se rêver autrement qu'en héros.
L'ensemble
est inégal et je pense que l'emploi des gros mots n'apporte
pas spécialement une plus-value pour accréditer une parole
enfantine mais il s'agit d'un premier roman écrit à 22 ans par son
auteur. Malgré un certain nombre de maladresses, sans doute par volonté de trop bien faire, j'ai aussi trouvé des passages plus réussis, où l'auteur s'approche assez bien du ton de l'enfance, en recréant cette témérité naïve qui fait sourire.
Et puis, j'avoue que cela me plait d'avoir intercalé cette lecture entre un Baricco et un Echenoz, ténors de la littérature qui n'ont pas vraiment besoin de défenseurs pour se faire connaître. J'aime à penser que la littérature a besoin de tous ses auteurs (je mets volontairement un déterminant possessif), les débutants comme les confirmés, les classiques comme les contemporains pour nous offrir sa diversité et nous enthousiasmer, nous agiter, nous séduire, nous surprendre...(chacun mettra le verbe qui lui convient).
Et puis, j'avoue que cela me plait d'avoir intercalé cette lecture entre un Baricco et un Echenoz, ténors de la littérature qui n'ont pas vraiment besoin de défenseurs pour se faire connaître. J'aime à penser que la littérature a besoin de tous ses auteurs (je mets volontairement un déterminant possessif), les débutants comme les confirmés, les classiques comme les contemporains pour nous offrir sa diversité et nous enthousiasmer, nous agiter, nous séduire, nous surprendre...(chacun mettra le verbe qui lui convient).
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