Il n'a rien du privé qui remonte son col de pardessus, le chapeau enfoncé sur la tête afin de ne pas être vu (je pourrais ajouter, la clope au coin du bec, mais c'est bon, je pense qu'on aura compris à quel cliché je veux en venir). Non, rien de tout cela. Il a froid aux mains et aux oreilles car il a oublié gants et bonnet dans le train, il a mal aux pieds car, en deux phrases, la vendeuse l'a persuadé d'acheter une paire de bottines qui ne lui allait pourtant pas. Il est distrait et faible, du genre à s'excuser de demander pardon. Difficile dans ces conditions de réussir sa reconversion en détective et de mener une enquête qui plus est, insolite, découvrir qui a bien pu voler, dans la crèche de cette petite ville provinciale, la statue représentant l'Enfant Jésus.
Pourtant, en apprenti détective, il s'applique, prend des notes dans son carnet, les relit le soir, pose discrètement ses questions tout en s’obstinant sur une petite bouloche de laine, son unique indice. Il s'applique jusqu'à l'absurde car c'est bien vers ce ressort littéraire et non vers une véritable enquête policière que nous conduit l'auteur.
Son personnage, dont on ne saura jamais le nom, attendrit tout autant qu'il agace. On le sent juste terriblement humain. Il a peur de contrarier, de faire de la peine, de gêner (ça peut parler ce genre de situations...), il est rattrapé par ses préoccupations domestiques et conjugales (même chose..), il se rassure par quelques petites réussites, feignant d'oublier la liste de ses déconvenues.
Du compromis entre une part réaliste, j'ai presque envie de dire hyper-réaliste qui se satisfait de projets modestes (se trouver un restaurant, une paire de chaussures adaptée à la neige) et une part fictionnée voire fantasmée (privé, enquête, détective...), Joël Egloff fait naître un absurde tout juste décalé et c'est justement ce léger décalage que j'ai apprécié car il n'est pas si facile que cela à obtenir. Il en découle une forme de familiarité dont on peut cependant se distancier pour mieux en sourire.
Pourtant, en apprenti détective, il s'applique, prend des notes dans son carnet, les relit le soir, pose discrètement ses questions tout en s’obstinant sur une petite bouloche de laine, son unique indice. Il s'applique jusqu'à l'absurde car c'est bien vers ce ressort littéraire et non vers une véritable enquête policière que nous conduit l'auteur.
Son personnage, dont on ne saura jamais le nom, attendrit tout autant qu'il agace. On le sent juste terriblement humain. Il a peur de contrarier, de faire de la peine, de gêner (ça peut parler ce genre de situations...), il est rattrapé par ses préoccupations domestiques et conjugales (même chose..), il se rassure par quelques petites réussites, feignant d'oublier la liste de ses déconvenues.
Du compromis entre une part réaliste, j'ai presque envie de dire hyper-réaliste qui se satisfait de projets modestes (se trouver un restaurant, une paire de chaussures adaptée à la neige) et une part fictionnée voire fantasmée (privé, enquête, détective...), Joël Egloff fait naître un absurde tout juste décalé et c'est justement ce léger décalage que j'ai apprécié car il n'est pas si facile que cela à obtenir. Il en découle une forme de familiarité dont on peut cependant se distancier pour mieux en sourire.
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