Je voulais lire du Christian Bobin et j'ai lu Une petite robe de fête, je peux cocher la case. Maintenant, ça fait presque 15 jours que je me demande comment rendre compte de la lecture de ce recueil de nouvelles sans trouver la solution. Je ne peux pas résumer les histoires, je ne peux pas donner le nom d'un personnage, je pourrais tout juste dire de quoi ça parle en me doutant que je n'ai pas tout perçu et pourtant, ce livre est plein, abouti, servi par une prose poétique qu'on lit comme en apnée. Je ne l'ai cependant vraiment appréciée que lorsque j'ai cessé de vouloir la comprendre, la transposer, la "traduire". Alors, il s'est passé quelque chose de l'ordre de la peau ou du cœur peut-être, une sensation qu'il est très difficile de décrire, l'impression d'être concernée et de pouvoir m'en emparer presque égoïstement alors même que les thèmes abordés sont particulièrement universels et les lecteurs, nombreux. L'envie aussi d'être digne de ce que je lisais, de ces mots assemblés avec justesse, avec douceur, qui viennent présenter différentes facettes d'humanité, l'écriture, la lecture, le temps qui passe, l'amour (la nouvelle éponyme, Une petite robe de fête est particulièrement sublime).
Ce livre m'a laissé une sensation tactile, épidermique qui touche au sensible tout en m'ouvrant des pistes réflexives à la fois profondes et subtiles. Je l'ai lu entre intimidation et émotion, ce premier Bobin et même si je mesure toute ma maladresse à parler de son écriture, j'avais envie de me joindre à la communauté de ceux qu'elle a touchée.
Dans mon panthéon personnel ... ;-)
RépondreSupprimerBobin est un auteur très particulier, non ?
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