Entre ce livre et moi, on peut dire que l'entreprise s'est révélée laborieuse. Commencé puis abandonné, repris à la faveur d'une situation qui m'empêchait d'aller faire un tour à la librairie, la deuxième tentative s'est étirée en longueur. J'ai, en effet, eu bien des difficultés pour me familiariser avec la syntaxe que j'ai trouvée un peu bancale par moment, à vrai dire. Quelques longueurs à mon goût également dans le déroulé de l'histoire. Et pourtant, c'est un livre que je ne regrette pas d'avoir lu car les thématiques abordées sont très intéressantes.
J'avais déjà eu un aperçu de l'univers arctique grâce à la lecture de Une vie de racontars de Jorn Riel (auteur invité par ma librairie : un moment exceptionnel !).
Imaqa a donc retenu mon attention car je souhaitais prolonger ma découverte de la culture groenlandaise. Et puis, la couverture du livre est juste magnifique. J'ai beau dire que j'aime les couvertures sobres, celle-ci m'a attirée comme un aimant. Plantons le décor rapidement : Martin, instituteur danois, qui vit un moment de creux dans sa vie personnelle, demande sa mutation pour le Groenland et choisit volontairement un comptoir isolé , Nunaqarfik (oui, parce que même au Groenland, il y a des centres et des périphéries, pour reprendre un concept qui faisait florès du temps de mes années estudiantines). L'histoire se passe au début des années 70, cela a son importance pour comprendre la nature des relations dano-groenlandaises. Bien prévenu qu'il ne doit s'adresser à ses élèves qu'en danois, Martin se rend vite compte de l'ineptie de cette demande. Curieux de la culture des autres, doué pour les langues, l'instituteur a tôt fait d'apprendre quelques rudiments de Groenlandais et la connaissance progressive de la langue va lui permettre de mieux comprendre le mode de pensée des habitants de la petite bourgade.
Je ne suis pas linguiste mais ce rapport entre les deux m'intéresse beaucoup : est-ce que la langue façonne la manière de penser ou est-ce l'inverse ? Pour y réfléchir, un indice : la locution "parce que" n'existe pas en Groenlandais, nous révèle l'auteur. On lui préfère "Imaqa" : "peut-être"...
L'autre grand intérêt de ce livre réside dans son éclairage sur les risques d'acculturation des Groenlandais menacés par diverses formes de colonisation moderne : la consommation de nourritures non chassées ou non pêchées, l'introduction de produits jusque-là inconnus et qui se révèlent vite indispensables (le papier toilette...), l'exploitation de ressources minières par une société étrangère et bien sûr l'école où le Danois est de mise et où les manuels scolaires relaient le modèle culturel de l'Etat tutélaire. Est-ce que les choses ont évolué depuis l'autonomie renforcée accordée au Groenland en 2009 ? Je pense que je vais aller lire un peu de ce côté pour en apprendre davantage.
Pour en revenir à Imaqa, les amateurs de nature arctique y trouveront leur compte puisque le roman contient son lot de montagnes enneigées, de lacs gelés et bien sûr, de périples en traîneau.
Enfin, le roman est teinté d'une forme d'humour qui n'est pas sans me rappeler le ton que pouvait prendre parfois un autre auteur scandinave, Arto Paasilinna et si vous lui devez, comme moi, de bons moments de lecture, vous tirerez sans doute profit de la lecture de ce roman. Enfin, "imaqa"...
Pour en revenir à Imaqa, les amateurs de nature arctique y trouveront leur compte puisque le roman contient son lot de montagnes enneigées, de lacs gelés et bien sûr, de périples en traîneau.
Enfin, le roman est teinté d'une forme d'humour qui n'est pas sans me rappeler le ton que pouvait prendre parfois un autre auteur scandinave, Arto Paasilinna et si vous lui devez, comme moi, de bons moments de lecture, vous tirerez sans doute profit de la lecture de ce roman. Enfin, "imaqa"...